Le quartier du XVIII ème est surtout connu pour la fameuse et touristique butte Montmartre. Mais juste en bas, du coté nord de la butte, on trouve un quartier tranquille et résidentiel.
Le coin avait bien ses deux ou trois références gastronomiques Françaises, mais il manquait cruellement de bons restaurants familiaux. Ce manque vient d’être comblé par le restaurant “Au pied du sacré Coeur”. Placé aux premières marches d’un escalier menant tout droit sur les sommets de Montmartre, on pourrait le rater tant son emplacement est discret.
C’est en lisant la carte, illuminée dans la nuit, que mon intérêt fut saisi.

Des plats français traditionnels, mais de nombreux mets sortant clairement des sentiers battus. Les prix étaient, de plus, fort raisonnables.
Cela ne pouvait qu’accentuer ma curiosité. Une petite visite s’imposait ! Le soir venu, accompagné de Megumi, nous sommes entré dans ce lieu intrigant.
Un homme nous accueilli d’un sourire sincère.
En effet, ouvert juste depuis quelque jours avant notre visite, nous devions faire parti de ses tout premiers clients...
La salle couleur saumon est bien montée et chaleureuse.
Les tables sont parrées pour la noce, le souci du détail est révélé par la présence de bougies, beaux verres et petite fleur.

En entrée, nous hésitons entre la terrine de lapin au raisin et au cognac, l’oeuf cocotte au bleu d'Auvergne ou le potage du jour...
Je me laisse tenter par la spécialité de la maison, proposée sur le tableau noir : l’escalope de foie gras au vinaigre balsamique.
Les mots me manquent pour vous exprimer à quel point il fut goûteux et fondant !
Un rêve culinaire pour tous les amateurs...

Megumi s’essaya au potage de potirons, lui aussi, tout aussi divin. En plat, vint le confit de lapin aux aromates et ail nouveau.
Là encore ce fut une agréable surprise. La lapin cuisiné de cette manière est assez intéressant au palais et les légumes qui l’accompagnaient firent tomber mes derniers doutes sur la maison : des haricots verts croquants, des carottes succulentes, des gousses d’ail fondantes...
Bref, que des produits d’une fraîcheur éclatante !

Megumi continua, elle, avec un filet de julienne parfumé de coriandre cuit à la vapeur. Je frétille de découvrir les autres plats comme le carré d’agneau à la sauge ou la papillote de saumon à la ciboulette.
Au dessert, la qualité reste constante, le délice au chocolat ou la tarte fine aux pommes sont des régals.
Les fans de fromages seront gâtés avec le saint nectaire fermier ou le brie de Meaux.

Côté vin allez vous me dire, le choix ne s’étale pas sur une carte sans fin, mais sur un tableau noir où vous sont proposé les vins du mois.
A la bouteille ou au verre, nous avons trouvé leurs choix judicieux.
On nous a conseilleé un Bordeaux Château Lacroix qui nous a particulièrement plu.

Surpris par une telle découverte, je me suis dit que le coup de coeur tant attendu était là. Je parti glaner quelques renseignement auprès des deux patrons.
Hiran est Sri lankais, ce qui peut en étonner certains... Mais devant une telle maîtrise de la cuisine Française, on finit par comprendre que la notion de nationalité est bien éloigné du bon goût.
Quand on aime la cuisine française, on la fait bien, certains cuisiniers français ont bien encore des leçons à prendre...

Hiran est le chef cuisinier, il n’en est pas à son coup d’essai et à plus de 20 ans d’expériences derrière lui.
Au service, un jeune et grand serveurs qui a démarré le métier ici, mais qui par passion est devenu un allié avisé pour le choix des plats et des vins.
Si Hindu, l'ancien associé de Hiran est parti vers d'autres aventure, le pari de ces deux amis de faire découvrir le meilleur de la cuisine Française dans une ambiance familiale a été couronné de succès.

Nous, on trouve que leur aventure tourne très bien et nous l'avons vu depuis ses débuts que prospèrer sereinement.
Les restaurateurs passionnés, on adore, alors nous vous conseillons vivement d’aller goûter la cuisine d’Hiran, qui vous accueillera avec une sympathie désarmante.
Le coup de coeur fut long à venir, mais ce qu’il est bon...