Alice Pizza Dancourt

Le cadre tranche résolument l'image que l'on peut se faire d'une pizzéria typique.

A l'image de ses recettes et de son insolence créative à concevoir des pizzas auxquelles personne ne peut s'attendre, Tahar a voulu créer une atmosphère épurée autour de ton gris et du rouge carmin.

Un bar central bien achalandé s'entoure de belles tables noires accouplées de banquettes et de chaises gris claires.

Un carrelage, d'un noir profond et scintillant avec ses paillettes incrustées, enveloppe l'atmosphère d'une vraie "classe", quelque chose d'étrange, qui invite au voyage.

Les tables sont remarquablement bien dressées, avec un chemin de table soyeux aux couleurs accordées et des couverts à la prise en main sûre et à la solidité bien trempée.

Coup de coeur pour la tomate à l'italienne (10€), une belle tomate farcie au tartare de poivron et de courgette, ail et hym, fraicheur exquise et tomate délicieuse malgré qu'on était hors saison... à mettre en priorité sur votre choix d'entrée !

Plein de saveurs également la romaine en toastinette (11€), un trio de tartine aubergines et thon, poivron et anchois, jambon de parme et mozzarella di buffala, bien agréable.

On peut aussi se laisser tenter par la fleur ensoleillée (8.50€) : du chèvre mariné dans l'huile d'olive et parfumé au romarin, basilic, thym et laurier... toasté au four avec une petite salade et une fine feuille de brick ondulée. Très bien..

Pour les grands appétits, vous pourrez aussi démarrer par une aumonière de l'océan (13€) : une feuille de brick garnie de thon haché et de légumes...

La Bruschetta (15€), la typique tartine de pain garnie de tomates cerises et mozzarella et bien dorée... se partagera avec joie à deux !

La garniture a aussi toute son importance. Qui n'a pas eu un souffle d'ennui en regardant les cartes "copiées/collées" des trop nombreuses pizzerias parisiennes ?
Pour la créativité de ce côté, Tahar fait encore des prouesses.

Commençons par une recette osée : la pizza du chef sucrée salée...
Crème de gorgonzola et de mascarponne, crème balsamique à la framboise, roquette et copeaux de parmesan. Un ensemble qui s'accorde plutôt bien et surprendra beaucoup de palais.

Continuons avec l'une de mes préférées : la Boscaiola (14.80€), pour les mordus de champignons, car elle réunit une sélection de plusieurs champignons de saison... le tout sur une base crémeuse et formagère parfumée à l'huile de truffe, un délice !

Exceptionnelle également, l'Atlantide (13.30€), une pâte cuite avec une base de mascarpone et de gorgonzola, servie au dernier moment avec des tranches de saumon sauvage frais mariné, un fondant qui se marie a merveille avec le croquant de la ficoïde glaciale (herbe gorgées d'eau) et de la ciboulette.

On ne peut pas "ne pas parler" de la plus luxueuse pizza de la carte : L'intermezzo. (35€)
Comme son nom l'indique, on est dans l'intermédiaire totale entre la pizza et le vrai plat cuisiné, un filet de chateaubriant dans une sauce de crème aux champignons, enrobé dans une pâte à pizza (Calzone Style) et surmonté de morceaux de foie gras... petits fagots d'haricots verts lardés... c'est magique !

Les "appétits" plus... conventionnels ne sont pas pour autant abandonnés avec une sélection de classiques, un poil revisités :
- La Pizza di Parma (13.80€), au jambon de parme, huile d'olive, ricotta et cantal.

Du côté des desserts, on notera les grands classiques comme la pannacotta avec son coulis de framboise.

Ou encore le moelleux au chocolat, servi encore bien fondant à l'intérieur... même le Tiramisu répond présent !

Mais le chef aime toujours surprendre et il vous propose son irrésistible expérience de la dynamite et sa poudre à canon.

Un chocolat monté en marquise, de la crème anglaise au café... et une poudre caramel/nutella à aspirer avec une paille, gare aux secousses :-)

Tahar n'est vraiment pas un pizzaiolo comme les autres, baigné dès sa jeunesse dans l'univers de la pizza, il regardait son père faire tourner ses pâtes fines et travailler selon le savoir faire traditionnel italien.

Pris de passion, il monte à Paris et ouvre sa première pizzéria "Alice" où il n'arrêtera pas d'aller à la recherche de la perfection en participant à des compétitions internationales (1er au concours de meilleure Pizza de Paris en 2006).