Ce soir vous n’allez pas au restaurant, non, vous êtes invités par Sisay et Sitina, chez eux, à deux pas de Nation dans le 11ème arrondissement de Paris, au Négus.

C’est un peu l’impression que l’on a quand on franchit la porte d’entrée de leur restaurant éthiopien. Partage, échange, convivialité, ces mots vont prendre tout leur sens quand vous serez attablés.

Les 2 propriétaires, éthiopiens d’origine, se sont rencontrés à Paris il y a 22 ans, dans un restaurant… éthiopien !

Le rêve d’avoir enfin un restaurant rien qu’à eux s’est enfin réalisé en mai 2008.

Le décor est superbe, très travaillé, et chaque objet sera propice à une histoire, à une anecdote sur le pays durant le repas, comme cette photo prise lors de l’inauguration avec Hailé Guebresillassé, le célèbre marathonien éthiopien. Les petites tables aux couleurs chaudes sont toutes surmontées d’un mesob, sorte d’immense chapeau que l’on soulève et dans lequel vos plats seront posés ensuite.

Un petit kir maison nous est apporté. Pendant que nous le dégustons, Sisay nous explique le déroulement de la soirée, la carte, les traditions, avec beaucoup de chaleur. Il est fier de son pays et on le comprend. L’identité nationale est très forte en Ethiopie, tant au niveau historique, que culturel, religieux et culinaire !

Nous nous laissons conseiller pour les plats, afin d’avoir la surprise et parce que nous sommes très novices en la matière. En entrée, afin de « préparer notre palais », Sisay nous recommande l’Azifa : une purée de lentilles cassées à la moutarde, citron, et piments verts (6.50€).

Les petites galettes de blé arrivent aussi et alors que nous nous apprêtons à piocher dans le plat avec gourmandise, Sisay nous arrête, il faut faire la « gourcha » ! Comprenez la becquée. C’est un signe d’amour et de partage, comme lorsque les mamans donnent à manger à leurs petits.

Nous enchaînons avec un mélange de plusieurs plats (16.50€) comme le Ye Feseg (assortiment de chou, lentilles, pois chiches, épinards), le Ye Tsom ( poulet ou bœuf sauce épicée), le fameux Kifto (tartare de boeuf au fromage en aller-retour) à 15€ et enfin le Legga tebs (une préparation de bœuf grillée avec des oignons et des piments).

Cette fois, on ne se précipite pas, on attend notre becquée, on veut notre becquée ! Et ça ne manque pas, Sisay arrive, pioche dans le plat et nous nourrit tout en nous décrivant ce que l’on mange.

Repus, et avant de passer à la mangue fraîche (7.50€), on se laisse bercer par les récits de Sisay quand une douce musique se fait entendre. C’est Firets (présent tous les week-ends) qui vient nous jouer un instrument traditionnel : le mesnko, sorte de guitare à une seule corde. Le patron et le musicien entonnent 3 chansons sur la nostalgie, l’amour et la fierté du pays.

Et c’est le moment de la cérémonie du café, accompagnée d’un encens très agréable. L’histoire qui accompagne le café est une fois de plus passionnante. Cette cérémonie rend hommage aux 3 moines qui virent un jour une chèvre danser. Elle avait dans sa gueule des grains de café qu’elle offrit aux moines. Ils en firent différentes utilisations. Le 1er torréfia le café, le 2e le moulu et le 3e le mit à bouillir, voilà pourquoi on déguste 3 tasses. Le mot « partage » prend tout son sens lorsque Sisay nous offre 2 bouts d’encens, ayant entendu qu’on adorait l’odeur.

Informations pratiques

Le Négus

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